Focus sur l’utilisabilité

Autrefois, les sites étaient le cœur de l’Internet. Depuis le milieu des années 2000 et l’avènement du web 2.0, ce sont les internautes eux-mêmes qui en sont le cœur. En effet, c’est aux sites de s’adapter aux visiteurs et non le contraire.

Ainsi, vous avez sûrement déjà du lire sur la toile le terme « utilisabilité » qui est une notion proche de l’ergonomie. Bien que l’objectif des deux notions diffère, elles ont en commun le fait de rendre un site facile à utiliser.

Alors précisément c’est quoi l’utilisabilité ? Quelles en sont les meilleures pratiques ? Je vous propose un petit focus afin de définitivement bien aborder la vague du web 2.0, et de vous assurer que votre site est véritablement qualitatif du point de vue de l’internaute.

Utilisabilité ≠ Ergonomie

La différence majeure entre l’ergonomie et l’utilisabilité est le fait que l’ergonomie a pour objectif principal d’améliorer les conditions de navigation des internautes, c’est-à-dire limite les efforts que fournissent les visiteurs, tandis que l’utilisabilité a pour but d’améliorer la démarche qualité, c’est-à-dire le confort de visite.

L’utilisabilité est focalisée sur trois critères :

  • L’efficacité : le site permet-il de répondre au besoin de l’internaute ?
  • L’efficience : le site permet-il de répondre facilement au besoin ?
  • La satisfaction : le site est-il agréable et confortable à utiliser ?

De son coté, l’ergonomie est une discipline beaucoup plus complète qui comporte des éléments beaucoup plus larges que l’utilisabilité. L’ergonomie est une science reconnue et pratiquée (il existe des diplômes en ergonomie par exemple) tandis que l’utilisabilité possède une approche légèrement différente.

Les meilleures pratiques de l’utilisabilité

Etablir une liste exhaustive se révèlerait être une mission impossible. On distingue toutefois 6 critères principaux qui mettent en avant les caractéristiques principales de l’utilisabilité d’un site :

(1) « Common sense »

Il est évidemment indispensable d’identifier et de corriger les liens morts. Ces liens peuvent être une source importante de frustration.
Plus le site est gros et plus il est compliqué de n’en oublier aucun. Ainsi, il faut prévoir des solutions alternatives comme des pages d’erreurs customisées par exemple, qui peuvent venir limiter cette frustration en cas de lien mort en mettant en avant les liens principaux facilitant la navigation.

Par ailleurs, le texte doit être facile à lire et à la portée du public visé. Il faut bien structurer le contenu et s’assurer que la lecture est agréable.

(2) Utiliser des signifiants

Chaque internaute a des familiarités avec certains symboles. Certaines sont même communes à quasiment tous les utilisateurs. L’utilisation d’icones et de métaphores dont les internautes ont l’habitude est ainsi une très bonne chose.
Par exemple, lorsque quelque chose est déconseillé et entraîne une fermeture, la couleur rouge est à privilégier et la croix sera le symbole le plus logique, en référence à Windows.

Par ailleurs, la créativité est le principal ennemi des signifiants (bien que les deux soient malgré tout compatibles). Beaucoup de designers font abstractions de ce critère qui pourtant est essentiel dans le confort de navigation de la majorité des internautes.

Un autre exemple pourrait être le fait qu’un lien soit reconnu comme tel dès le premier coup d’œil par le visiteur, notamment en soulignant le terme en question.

(3) Navigation

La navigation doit être la plus simple et intuitive possible.

Ainsi, l’utilisation de plan de site est généralement conseillée puisqu’elle permet en un coup d’œil et au même endroit de pouvoir accéder directement aux catégories principales d’un site.

Les chemins de fer (« bread crumb trail ») sont également une très bonne pratique puisqu’ils mettent en avant les pages où l’on a navigué et permettent une navigation verticale. L’internaute s’imprègne ainsi d’une logique de navigation grâce aux différents niveaux de pages, rendant la visite plus agréable.

Ces deux pratiques cumulées permettent aux internautes d’accéder à d’autres pages du site et cela peu importe d’où ils se trouvent, limitant ainsi le nombre de clics nécessaires pour accéder à une information. On parle généralement de la règle des 3 clics qui dit que tout utilisateur doit pouvoir accéder à son besoin en 3 clics ou moins.

(4) Simplicité

Il est important de rester le plus simple possible et de ne pas chercher à devenir complexe.

Il arrive que des designers créent des navigations originales par exemple. Ce type de pratique peut perturber de nombreux internautes et cela s’impactera forcément sur le confort de visite.

(5) Temps d’attente

Les internautes sont impatients et un temps de chargement trop long peut mettre fin à toute visite.

Ainsi, certaines pratiques permettent de réduire ces temps d’attente, comme par exemple le fait de limiter le nombre d’images et leur poids par page.
Par ailleurs, lorsque le scrolling d’une page est trop important, il s’avère peut-être alors judicieux de créer une nouvelle page afin de scinder le contenu en plusieurs parties. Trop de contenu dans une même page peut être une source de ralentissement.

De plus, les créateurs ont généralement du bon matériel, un grand écran et une très bonne connexion. On a vite fait de penser que c’est également vrai pour la majorité des internautes mais ce n’est pas le cas. Même si la France possède l’un des réseaux les plus développés au monde, il faut prendre en compte les connexions moins optimisées et les écrans de « petite » taille. Par exemple, à l’heure actuelle, la résolution d’écran la plus utilisée est 1024×768, suivi de prêt par 800×600.

(6) Feedback

Le manque de retour peut être une cause de frustration très importante pour l’internaute. Par exemple, lorsqu’un visiteur utilise une barre de recherche intégrée dans un site mais que la recherche ne renvoie rien, il doit alors revenir en arrière. Cela peut prendre beaucoup de temps et frustrera l’internaute en conséquence.

Le feedback se visualise également lorsque l’on demande des informations personnelles à un visiteur. Il est alors important d’être très clair sur ce qu’il obtiendra en retour.

Ainsi, il existe de nombreux points communs entre ergonomie et utilisabilité et même si certains critères peuvent sembler évidents à la plupart d’entre nous, il s’avère que des erreurs sont fréquemment présentes dans la réalité. Il est indispensable de se mettre dans la peau de l’internaute lorsque l’on pense à son site et c’est peut-être là que réside la principale difficulté pour tout créateur et administrateur de site web.

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4 réflexions au sujet de « Focus sur l’utilisabilité »

  1. Très bon article qui rappelle quelques fondamentaux pour la navigation, notamment le nombre de clics pour atteindre une page.
    En revanche je ne suis pas complètement d’accord avec ta définition de l’efficience, d’après mes souvenirs cours c’est l’atteinte d’un but à moindre coût. car ta définition me fait plus penser à l’accessibilité du coup

  2. Très bon article en effet !
    L’utilisabilité est souvent mal comprise… Mais c’est aussi le problème de l’ergonomie ! Et votre article en rajoute un peu à cette confusion. Il ne faut pas dire « ergonomie différent d’utilisabilité ».
    L’ergonomie englobe l’utilisabilité, au même titre que l’accessibilité, par exemple.
    En tant qu’ergonome IHM, je fais tout pour rendre les interfaces utilisables et accessibles…
    D’ailleurs, le terme utilisabilité vient de l’anglais Usability. Dans des pays anglo-saxons les ergonomes IHM sont appelés Usability specialist.
    Aussi, il faut éviter de réduire l’utilisabilité à des critères applicables dans tous les cas. Il ne faut pas oublier de préciser que l’on doit étudier les besoins utilisateurs, les process métiers et surtout comprendre le contexte d’utilisation…
    Je vous invite à lire ceci : http://www.altima.fr/media/pdf....._58609.pdf (la page est assez longue à charger)

  3. Concernant les « liens morts », j’utilise depuis quelques années XENU http://bit.ly/g66xw qui teste tous les liens internes et externes. Extrêmement pratique pour débusquer les 404 and co 💡

    Concernant l’utilisabilité en effet c’est primordial. Pour notre site FAO, nous misons énormément sur l’accessibilité et l’ergonomie pour séduire note future clientèle. Et ce travail est aussi intéressant que conséquent, et demande d’être sans cesse à l’écoute de « ses » internautes.

  4. Rien ne vaut un site ergonomique, surtout pour un site de vente en ligne. Il faut que la navigation soit intuitive pour favoriser l’acte engageant.
    Le temps de chargement des pages, en plus d’être un critère de pertinence pour les moteurs de recherche, est également un point à pendre en compte. Un site long à charger va faire naître un certain stress chez l’internaute qui commencera sa navigation avec une impression négative.
    En ce qui concerne le nombre de clics, il y a souvent un grand écart entre la théorie et la pratique, mais le limiter reste évidemment un objectif à tenir.

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