Ces sites géants qui ne sont pas rentables

Internet est un business comme un autre et le but final de tout commerce qui s’y ouvre est bel et bien de générer de l’argent. Ainsi, chaque site où vous vous rendez sauf rares exceptions (comme par exemple ici) possède un modèle économique.

Par exemple Google qui est peut-être le site le plus rentable du monde a pour modèle économique sa régie publicitaire de liens sponsorisées. Un autre exemple est celui de Facebook qui possède plusieurs modèles économiques, le principal étant également la publicité.

Toutefois, certains sites géants que vous utilisez surement ne sont pas rentables. Alors quel intérêt ont-ils « d’exister » ? Pourquoi ne sont-ils pas rentables ? Petit focus sur quelques exemples.

YouTube ou le site qui valait 1 milliard de dollars

Racheté 1,65 milliard de dollars par Google en octobre 2006, le deuxième moteur de recherche au monde (en terme de volume de recherche) n’en est pas pour autant rentable. En effet, alors que les dirigeants de Google espéraient que la rentabilité pointerait son nez à l’horizon de l’année 2008, ce n’est pas les 200 et quelques millions de recettes générés par la publicité qui en ont fait un site rentable.

« 200 millions et pas rentables ? » vous dîtes-vous ? C’est principalement dû aux droits d’auteur qui posent d’énormes problèmes sur le plan judiciaire au site de partage vidéo. En effet, pour permettre la diffusion de contenus protégés tels que les clips musicaux par exemple ou des extraits de films, le site est dans l’obligation de reverser d’énormes sommes au titre de droits d’auteur aux différentes grosses sociétés de production.

On a vu depuis quelques jours à peine l’apparition de vidéos sponsorisées, à l’image des liens sponsorisées. Peut-être est-ce la réponse à la difficile énigme de la rentabilité de YouTube. Toujours est-il que cela ne doit pas inquiéter ses dirigeants puisque selon eux, le principal objectif du site n’est pas de générer de l’argent mais « de changer le monde ». Quel grand cœur !

Deezer ou lorsque la musique gratuite a un prix

Vous connaissez forcément le site Deezer qui propose de l’écoute gratuite de musique. Ce site qui peut se vanter d’être le plus gros affilié d’iTunes n’en est pas pour autant rentable.

C’est exactement pour les mêmes raisons que YouTube que le site peine à générer de l’argent. Les 2,5 millions de titres en streaming coûtent très cher en droits d’auteur.

Selon diverses sources, le site qui à l’instar de YouTube souhaitait devenir rentable d’ici la fin 2008 aurait généré 875 000 euros de chiffre d’affaires en une demie-année.

La dernière opération du site français dans sa quête de la rentabilité réside dans une application pour smartphone avec des offres spécialement conçues pour le support mobile. Ces offres payantes permettent l’écoute à volonté de musique sur Deezer depuis son téléphone portable. Une solution intéressante imaginée par les dirigeants du site qui viendra compléter les encarts publicitaires, les habillages de pages et autre sponsoring radio.

Malgré sa non rentabilité actuelle, le site a largement gagné en notoriété et figure parmi les 45 sites les plus visités en France ainsi que dans le top 1000 monde. Nul doute qu’il finira par générer de l’argent dans les années à venir.

Twitter ou le site sans business model qui vaut malgré tout plus d’un milliard

Avez-vous déjà vu de la publicité sur Twitter ? Et bien non puisqu’il n’y en a pas. Le site figure malgré tout au sein d’une bataille médiatique entre Facebook et Google qui se l’arrachent et sont prêts à débourser des sommes astronomiques : plus d’un milliard de dollar a déjà été proposé pour le rachat du site qui souhaite pour le moment rester autonome et refuse ainsi offre sur offre.

Pourquoi Google et Facebook sont prêts à débourser 1 milliard alors que le site ne génère aucun centime et ne possède même pas de modèle économique ? Comment le site fait-il pour survivre ?

Tout d’abord il faut bien différencier rentabilité et valeur du site. Par exemple Twitter n’est pas du tout rentable mais vaut très cher. Ainsi, il n’est pas rentable car il ne possède aucun modèle économique. Rien sur Twitter à l’heure actuelle ne génère de l’argent aux propriétaires du site. Alors comment fait-il pour survivre et subvenir aux coûts gigantesques qu’il doit générer ? Grâce à des levers de fond. Pour le moment, le site survit grâce à des investissements de fonds spécialisés, en attendant la mise en place d’un vrai business model.

Alors pourquoi vaut-il si cher ? Tout simplement car il constitue une des bases de données les plus puissantes et complète du monde. Les informations qui vous concernent valent chères et sont compliquées à trouver. Twitter les possède toutes, ce qui fait rêver les plus gros sites de la toile. C’est également car il est l’inventeur et le principal représentant d’un concept tout récent et en plein boom, le micro blogging. Le site connaît un taux de croissance record qui laisse espérer un modèle en plein développement, forcément, les enjeux sont énormes.

Les sites de distribution online ou l’exemple type qu’une e-réputation coûte très cher.

Auchan direct, Hourra, Tele market, ces noms vous disent peut-être quelque chose. Ce sont des supermarchés en ligne et vous pouvez constituer votre panier tout comme vous remplirez votre caddie dans une grande surface.

Ces sites appartenant aux grandes surfaces classiques (Auchan, Carrefour, etc.) sont très loin d’être rentables et coûtent très cher. S’il y a bien un business qu’il vous faut fuir comme la peste, c’est bien celui des produits frais (en terme marketing on appelle ça des biens non digitalisables éphémères).

En effet, sans rentrer dans trop de détails, la logistique ultra complexe, les erreurs de livraison perpétuelles, les retards et j’en passe font de ces sites de véritables casse-têtes et aucun d’entre eux ne peut se vanter d’être rentable à l’heure qu’il est.

Pourquoi continuent-ils d’exister ? Car si les grands noms n’y étaient pas présents, ce sont les concurrents qui en profiteraient entièrement.

En réalité, ces sites servent uniquement de vitrine et leur rôle premier, à défaut de faire gagner de l’argent, est réellement de jouer sur la réputation online de ces groupes.

Dans une autre mesure…

Pour descendre à une échelle un cran plus bas, on peut citer un site comme Wikio qui n’est pas rentable malgré quelques petits efforts (et accessoirement 30 employés).

Derrière ces quelques exemples que l’on regarde sans forcément éprouver une quelconque compassion, n’oubliez pas que le but de tout site Internet est de générer de l’argent et si vous êtes propriétaire de site ou que vous êtes intéressé par l’entreprenariat en ligne, le business model de votre site devra constituer votre première source de réflexion et déterminera votre survie ou non.

Enfin, on estime à environ 3 ans la moyenne nécessaire pour qu’un site marchand devienne rentable. Je parle évidemment de vrais sites avec de vraies perspectives futures et non des sites vitrines bourrés d’Adsense dont le but est de générer des revenus sur le court terme. Ne vous laissez pas aveugler par les annonces aguicheuses qui font miroiter à beaucoup de personnes de l’argent facile. Un site internet rentable c’est un business model, du temps mais surtout beaucoup de maux de tête.

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7 réflexions au sujet de « Ces sites géants qui ne sont pas rentables »

  1. Et que dire des géants qui perdent des parts de marché ? Exemple: ebay vient d’annoncer une baisse de 30% de son CA sur le dernier trimestre.

    La conclusion de l’article est bonne : un site marchand c’est du temps, du temps, et du temps.

  2. En effet je n’en ai pas cité mais Wikipedia est un très bon exemple. Dans la même optique de sites à but non lucratif on peut citer les sites gouvernementaux 😉

    P.S: Félicitations agence_referencement, tu as écrit le 100ème commentaire du site :p

  3. L’exemple le plus frappant, pour moi, est effectivement Twitter … qui à effectivement un ENOOOOOORME potentiel !!!

    Bien au delà du centuple de ce milliard de dollard, à moyen terme.

    Sans parler de tous ceux qui profiteront de tous les backlinks par les Tweets, très rapides à propager.

    Une pub virale pour si peu de moyens, d’efforts, et gratuit !

    Twitter, ne peut qu’avoir un potentiel DE FOU !

    Marin COUSIN
    simplissimeweb.fr
    05/11/2009 01h31

  4. La difference est que wikipedia est un site communautaire ouvert, qui n’entre pas dans une logique economique…

  5. C’est interessant cette approche cependant il faut différencier plusieurs choses :

    1. la phase dans lequel se trouve le site, par ex Youtube commence juste à mettre en place une approche lucrative. Twitter également
    Il est évident que youtube et twitter vont etre rentable. Pour youtube, avec le lancement de Google TV, ca ouvre toutes sortes de possibilités de rémunération.
    Il ne faut pas aller trop vite dans les conclusions donc.

    2. il faut aussi prendre en compte les vrais gouffres financiers, tel que Dailymotion qui devrait etre dans cette liste, et les société en phase de developpement.
    Dailymotion par exemple a épuisé beaucoup de ses cartouches, sans arrivé a dégager de bonne rentabilité.

    L’article est interessant en tout ca, ca mériterai de prendre plus d’exemple, avec quelques chiffres.

  6. Je pense que la difficulté pour les sites actuels est de trouver un business model perein et efficace. Mais d’un autre côté la stratégie de Twitter n’est pas bête car les BDD et le nombre de visiteurs alèchent fortement !

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